Nous sommes le 6 Septembre 2018, un Jeudi, et depuis le début de la semaine, la presse sur Internet et même la presse écrite commence à parler de l’Androcur, acétate de cyprotérone, comme pouvant être la source de l’apparition de méningiome chez des patients.
Voici un lien vers l’article Androcur, dernier médicament sur la sellette de l’Express.
Cette alerte n’est pas faite que par les médias. Voici un autre lien vers l’ANSM, organisme officiel, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, datant du 27 Août, Androcur (acétate de cyprotérone) et génériques : risque de méningiome lors d’une utilisation prolongée – Point d’information.
Et la conséquence, une publication, par exemple, à destination des médecins sur le site de la SFE, Société Française d’Endocrinologie, sur leur page d’accueil à ce jour , Androcur®/acétate de cyprotérone et risque de méningiome: Communiqué de la SFE et de la SFEDP, dont voici les conclusions:
Nous invitons tous nos collègues endocrinologues et endocrinologues pédiatres:
- à discuter avec leurs patientes traitées par l’Androcur®/ACP, de les informer de ce nouveau risque potentiel et de rediscuter avec elles la poursuite (ou non) du traitement.
- à n’utiliser l’Androcur®/ACP que dans les indications validées par l’AMM (Annexe 1), après avoir écarté toutes les contre-indications (Annexe 1), dont le méningiome.
- à proposer en première ligne des alternatives thérapeutiques comme les oestro-progestatifs si l’hyperandrogénie et/ou l’hirsutisme sont modérés.
- à utiliser l’Androcur®/ACP aux doses les plus faibles possibles et pendant les périodes les plus courtes possibles en informant systématiquement les patients(es) du risque de survenue de méningiome, et en cas d’introduction en période pubertaire, à réévaluer l’indication après deux ans et au plus tard lors de la transition pédiatrie-adulte.
- La réalisation d’une IRM encéphalique systématique pour dépister un méningiome chez les patients exposés au long cours à l’Androcur®/ACP est en cours de discussion par les différentes sociétés savantes et les autorités sanitaires. Nous espérons arriver rapidement à une position consensuelle raisonnable.
Je lisais des commentaires cette semaine sur Facebook sur des médecins à qui leur patiente prenant Androcur et se posant des questions, répondent : « Il ne faut pas croire tout ce que la presse raconte« , ou une biologiste, scientifique, mettant en doute le lien Androcur / Méningiome. Cela, je l’avoue, m’a un peu mise hors de moi. Les deux publications que j’ai mises ci-dessus sont de véritables alertes, basées sur de véritables données scientifiques. Ce ne sont pas des rumeurs ou des polémiques.
Car le méningiome est une tumeur grave, l’opération d’un méningiome est une opération aux lourdes conséquences comme vous pouvez le lire dans les pages de ce site. Il faut se battre pour aller de l’avant, c’est long et cela peut avoir des conséquences sur toute votre vie. Un méningiome, ce n’est pas un petit effet secondaire passager. Courir un tel risque ne me paraît pas raisonnable, pas pensable.
Alors, et même si la manière dont l’Androcur en tant que molécule agit n’est pas complètement étudiée, complètement comprise, je dis aux patients « aller voir très rapidement votre médecin et parlez lui en, c’est très important », et aux médecins, j’ai envie de dire « arrêtez immédiatement d’en prescrire! » Et à ceux qui répondront dans le plus grand scepticisme : « Si votre fille a une prescription de ce médicament, continuerez vous à lui dire d’en prendre ou lui direz-vous d’arrêter immédiatement? »
Ce site est un témoignage de ma convalescence suite à l’opération alors je vais témoigner sur comme cela s’est passé quand il a été détecté:
Le neurochirurgien m’a dit d’arrêter immédiatement le traitement sous Androcur et a écrit à ma gynécologue qui me le prescrivait depuis 12 ans, voici un passage de la lettre datant de Mars 2017, donc il y a plus d’un an:
« Cette patiente est sous Androcur et Oromone … Je pense q’il faut discuter d’arrêter les hormones qui favorisent la croissance de ce type de lésion ».
Je suis allée voir ma gynécologue, l’entretien a été très cordiale. Elle m’a dit d’arrêter immédiatement et que vu mon age, 48 ans, cela n’aurait pas d’impact sur mon organisme. Elle faisait une drôle de mine, elle était très proche de la retraite. Et vous savez comment c’est fini l’entretien? Elle ne m’a pas fait payer … ce qui de mon point de vue a été extrêmement symbolique.
Il y a un autre point que je voudrais aborder. Vous êtes sous traitement et un méningiome est détecté. Quand vous lisez la presse, (je mettrai des liens vers des articles plus scientifiques), il est noté:
« Les tumeurs régressent le plus souvent à l’arrêt du traitement »
J’avoue aujourd’hui avoir passé une mauvaise semaine depuis jeudi… à me demander si, comme vous pouvez le lire dans mon article Opération ou pas opération? , je n’aurais pas dû attendre avant de me faire opérer. Bon, le méningiome avait attaqué l’os sphénoïde, mon œil sortait, l’os de ma tempe s’était épaissi, je pense que cela devait être opéré mais aucun médecin ne m’a dit « Nous allons attendre quelques mois car suite à l’arrêt de votre traitement hormonal la tumeur peut régresser » ou « Même avec l’arrêt du traitement hormonal, il faut vous opérer ».
En conclusion, si vous lisez cela et qu’un méningiome est détecté, que vous prenez de l’Androcur, parlez-en à votre chirurgien afin de vérifier que ce paramètre est bien pris en compte. De plus, et c’est très important, signaler votre cas sur le site du Ministère des Solidarités et de la Santé. Je l’ai fait, vous serez dans les études statistiques si importantes et enregistré de manière anonyme.
Point le 25/09/2018
Concernant l’Androcur, l’information auprès des patients et des médecins est aujourd’hui bien prise en compte.
Vous trouverez un article sur le site de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, ANSM: Androcur et risque de méningiome : Mise en place d’un numéro vert pour les patients et recommandations temporaires à destination des professionnels de santé – Point d’Information
Si vous avez besoin d’informations, vous pouvez donc contacter le numéro vert 0 805 04 01 10
D’ailleurs, si vous les appelez, n’hésitez pas à relater votre coup de téléphone en commentaire et les indications qui vous ont été données. Je ne les ai personnellement pas appelé, étant au courant du risque que fait courir ce médicament.
Point le 05/12/2018
Un nouveau point d’information a été mis en place par l’ANSM, dans le cadre de la prévention pour les utilisateurs d’Androcur:
Par ailleurs, vous pouvez suivre l’information sur cette molécule via le site : Actualité cyprotérone
Point le 04/04/2019
Le sujet de l’Androcur et du lien avec les méningiomes avance. Vous retrouverez très rapidement toutes les informations sur le site de l’association Amavea
Vous pouvez aussi rejoindre le groupe Facebook de cette association qui regroupe de nombreuses personnes souffrant de méningiomes dont des victimes de l’Androcur.
Je compléterai cet article dans les prochains jours avec ces nouvelles informations, certainement ce week-end, donc n’hésitez pas à repasser par ici …
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