La voiture

La voiture est pour moi très ambigüe. D’un côté, je trouve cela extrêmement dangereux, et de l’autre, j’aime conduire. J’ai une très bonne voiture et franchement c’est plus qu’utile. D’ailleurs, je vais au travail en voiture, avec un trajet entre quarante minutes et une heure, selon l’horaire et les embouteillages.

Comme je l’ai déjà dit, à la visite post opératoire, deux mois après l’opération, mon chirurgien m’a dit c’est bon, vous pouvez reconduire car vous ne voyez plus double.

Parfait, mais deux problèmes:

  • Je n’ai pas conduit depuis deux mois, j’ai été opérée, j’ai eu une interdiction de conduire… et bien moi je stressais de reconduire;
  • J’ai parlé des problèmes de vision : la « fixité », de concentration. Sur une route, rouler à 90 km/h, c’est fatiguant.

Alors voilà la méthode que j’ai mise en place, elle aussi, comme la marche à pied, sans fréquence. J’irai plus loin une fois que chaque étape se passera bien :

  • 1er étape: rouler en ville.

Ce sont des petits trajets, la vitesse est limitée à 50 km/h, la tête bouge sans arrêt pour regarder dans le rétroviseur, les feux, les piétons qui vont traverser….

Je fais cela quasiment tous les jours depuis quinze jours: plus aucun problème. Parfois, très fatiguée de ma journée, j’ai un peu de mal. Alors, je mets ma musique préférée un peu fort dans la voiture et, bizarrement, cela fait du bien. J’arrive toujours à destination sans problème.

  • 2ème étape: aller plus loin mais pas trop, un petit trajet à 90 km/h.

J’ai un endroit avec une distance de pas loin de dix minutes pour sortir d’en ville à 50 km/h, puis une distance de moins de cinq minutes à 90 km/h puis un rond-point, où il est possible donc de faire demi-tour. Parfait!

Petite erreur la première fois.  J’ai fait l’aller puis des courses dans un petit supermarché. Quand je suis revenue, ça a été dur, énorme fatigue en arrivant.

Du coup, j’ai refait le trajet sans m’arrêter, je conduis plus longtemps mais cela a été beaucoup moins fatiguant.

J’en suis aujourd’hui, par manque de temps, toujours à cette étape, que d’ailleurs, je vais faire ce matin sur un autre trajet qui est à peu près identique.

  • 3ème étape: la même route en allant plus loin. Après le premier rond-point sur cette route et la traversée d’une toute petite commune, il y a une longue ligne droite de près de dix minutes puis un rond-point pour faire demi-tour.

 

  • 4ème étape : la même chose, encore plus loin, à environ trente minutes de chez moi. Là, je peux m’arrêter un moment avant de faire demi-tour, sur un parking, dans un petit village pour me reposer car une heure de route, cela risque au début d’être trop long.

 

  • 5ème étape : aller dans la zone juste à côté de mon travail. Là, selon comment je vais avancer sur d’autres points, je pourrai me reposer, aller me promener dans un des magasins de la zone commerciale. Quand ce trajet se fera facilement : je pourrai enfin retourner en voiture à mon travail.

 

  • 6ème étape : reprendre l’autoroute. Soit cela se passera sans problème, rouler à 120 km/h ne posera pas de problème. Soit, cela sera fatiguant et je mettrai un nouveau programme en place. Pour le premier trajet, j’ai déjà prévu un petit morceau d’autoroute près de chez moi de quinze km.

 

Sacré programme, il demande de la patiente et du courage!

 

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Aller faire les courses

Dans le chapitre qui explique les méthodes, j’ai parlé des priorités 1, ce qui doit être fait d’urgence. Et bien remplir son frigo, c’en est une.

J’avais pris quelques dispositions avant l’opération: stocker des boissons, le congélateur était plein.

C’est bien, mais les produits frais sont essentiels et les réserves s’épuisent rapidement donc souvent. Mes proches m’ont aidée, apportant quelques réserves et emmenée faire les courses. Et bien, faire les courses dans un grand supermarché a été limite catastrophe. Tous les problèmes se réveillent: le cou se crispe (voir ci-dessous), faire des mouvements dans le rayon pour le mettre dans le chariot épuise, la vision fatigue. C’est comme de la marche à pied. Il faudrait pouvoir s’assoir quelques instants…impossible.

Alors voilà comment j’ai traité ce problème :

  • Se faire livrer en commandant sur internet.

J’ai trouvé un site pour le faire. Cela coute cher pour ne pas payer de frais de port mais c’est quand même très pratique. Il a fallu cependant que je le fasse sur mon ordinateur et la première fois, avec une grosse chaleur, franchement ça a été difficile.

La deuxième (et dernière fois), ça a été bien mieux, je commençais à me remettre.

  • Continuer à demander à mes proches de faire quelques courses pour moi, merci à eux.
  • Et ensuite, comme pour la marche a pied c’était presque réglé, j’ai pu partir à quinze minutes de chez moi à pied avec ma casquette, mon sac à dos. Dans un tout petit supermarché en ville, plusieurs fois par semaine, j’ai fait mes courses en produit frais. Au début, j’ai acheté ce qui n’est pas trop encombrant puis avoir un sac à la main en plus du sac à dos ne m’a pas gênée. Se donner un but pour se remettre à la marche à pied, c’était encore mieux.
  • Comme j’ai fait des progrès en voiture, je vais retenter de faire les courses au milieu de mon parcours (2ème étape de la voiture), c’est aussi un tout petit supermarché.

Ensuite, je tenterai à nouveau le grand supermarché : d’abord sans chariot, pour juste une petite course et comme je pense tout ira bien voiture, courses de la semaine, voiture : la vie normale sera repartie.

 

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Convalescence en été

Une convalescence durant l’été 2017 où nous avons eu plusieurs semaines de canicule, à différents moments, ce n’est pas facile.

Cela a commencé la 3ème semaine après l’opération, j’étais encore en maison de convalescence, non climatisée.

Franchement, j’en ai souffert. Cela m’a fait arrêter certains des différents exercices de convalescence. Pour la concentration, c’était terrible. J’ai quand même pu continuer à avancer sur certains sujets, avec une plus petite fréquence, avec de plus longue pauses.

Cette semaine, nous sommes en plein dedans, nous avons très chaud. A part de la fatigue plus intense, je n’ai pas pu faire tout ce que je voulais mais j’ai pu m’occuper toute la journée… à finir cet article.

D’ailleurs, je me demande bien ce que ferait le contraire. Une personne opérée l’hiver et qu’il se met à faire -12°…

Donc, ce n’est pas grave, un peu de temps perdu dans le planning, et ça repart.

 

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Problèmes avec le temps ou avec les autres

Quand ai-je fais ça ? A qui ai-je raconté ça ? Quel est le jour de la semaine? Quelle date?

Pour moi, cela vient bien sûr des problèmes de concentration mais aussi du changement d’activité. D’habitude, quand je suis en activité, j’ai un planning très classique. Je me lève, je vais au travail, je rentre, je fais à manger, et je m’écroule devant la télé. Le week-end, je fais… les priorités 1… la lessive, les courses… et si j’ai un peu de temps, quelques loisirs. Quand je suis en vacances, en mode loisir, soit je reste tranquille où je fais plein de choses en retard qui attendent depuis les dernières vacances, du rangement, de la peinture, de l’informatique pour les geeks…

Pour les problèmes de s’y retrouver dans le temps qui passe, je n’ai pas trop cherché car pour moi, c’est juste de l’ambiguïté : faire une convalescence qui se rapproche d’un travail, sur soi,  mais sans le même rythme que d’habitude, cela embrouille un peu dans l’écoulement du temps.

D’ailleurs, je connais bien des amis à la retraite qui ont eu au début exactement le même problème.

Je pense donc que tout se rétablira à la reprise de la vie professionnelle et du rythme habituel.

A qui ai-je raconté ça ? Et bien, d’habitude, je ne parle pas trop de moi et là, par réaction, j’ai raconté par mal de choses aux autres… correspondant souvent à ce que je viens d’écrire. Et souvent, quand je raconte quelque chose, je me dis “Mais, je ne lui aurai pas déjà dit ça?”… Encore un petit problème de concentration je pense. Ou alors, comme je prends de l’âge, cela vient de là. Je connais quelques personnes plus âgées que moi, voir beaucoup plus jeunes, qui font souvent cela. Rien de bien grave.

 

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Aller plus vite…mais pas trop

Dans ce type de convalescence, je trouve que, personnellement, j’ai un peu trop tendance à m’écouter, à avoir même trop de stress pour faire certaines des tâches à réaliser ou à me remettre en société.

La relation avec les autres pour cela est juste parfaite. Inviter des amis à manger, des gens de la famille, aller manger chez eux, aller aux restaurant, faire du dépannage informatique comme installer une imprimante chez un ami….

Comme cela est fait pour et avec les autres, et bien cela me pousse plus loin même si c’est difficile, que parfois j’ai du mal. Pour certains exercices, type marche à pied, conduire une voiture, cela me fait faire plus vite ce que j’ai prévu dans le programme, tout en allant quand même pas trop loin. Restons prudent

 

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Reprendre le travail, 3 mois après l’opération

J’ai toute confiance dans le chirurgien qui m’a opérée. Cependant, l’arrêt de travail après la visite de contrôle qui a eu lieu 2 mois après l’opération stipulait une reprise à temps complet à la fin du 3ème mois de convalescence. Comme vous pourrez le lire dans cet article et dans les autres concernant la reprise de mon activité,  si peu de temps après l’opération retravailler à temps complet était impossible.

Problèmes de conduite, de concentration, de vision, … une journée de 8h et plus de 1h30 de voiture aller/retour, sacré challenge !

J’en ai parlé à mon médecin qui a pris ma convalescence en charge et pour reprendre 3 mois après, cela se fera en mi-temps thérapeutique. J’irai au travail en bus. Je n’aime pas trop le bus avec ses horaires peu flexibles, surtout à l’heure du déjeuner, mais cela me parait un très bon début. Quatre heures de concentration sollicitée, comme je serai fatiguée après cela, c’est très bien de ne pas avoir à conduire.

L’après-midi, je risque certainement de ne pas faire grand chose à cause de la fatigue. Mais dès que possible, je vais reprendre mes exercices. Pour moi, cela commencera très vite par la conduite, et à la maison continuer dans l’informatique pour en venir le plus tôt possible à 8 heures de concentration par jour.

Et puis le week-end, comme dans la vie de tous les jours, les choses urgentes à faire (priorité 1) et mes loisirs jeux, lecture, qui en fin de compte favorisent le bon déroulement de la convalescence.

La suite de cette aventure dans l’article: Reprendre le travail, 2ème round.

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Reprendre le travail, 2ème round

Dans le premier article concernant la reprise du travail, je parle une reprise d’activité 3 mois après l’opération en mi-temps thérapeutique, à 50% du temps.

Ca n’a pas été très réussi. La fatigue, les problèmes de concentration, de vision binoculaire… très difficile de travailler 4 heures par jour.

Je ne vais pas reprendre tout ce que j’ai déjà dit dans l’article sur la fatigue qui est assez complet. Juste quelques compléments.

Pour aller au travail, ne pouvant pas conduire, j’ai donc pris le bus. Un petit calcul, pour aller travailler 4 heures, j’ai , aller-retour, environ 45 mn de marche et 2 heures de bus.

Donc 4 heures de travail =  presque 8 heures au total. Oui même la pause déjeuner compte. Pourquoi ? Je me rends compte que j’en ai très peu parlé dans les autres articles de ce blog mais par rapport à la concentration, ce que j’ai mis en place comportant des alternances : activité/pause. 45 mn de rédaction du blog, 1/2 heure de repos devant la télé. Faire cela au bureau, même à la pause déjeuner est impossible. De plus, comme le travail s’amoncelle vite, très souvent et la pause déjeuner s’est vite réduite à moins d’une demi-heure.

Donc 8 heures en dehors de la maison, à part certains jours où j’ai pu me reposer dans le bus, c’est 8 heures d’activité.

Et après 5 semaines de reprise, j’étais KO et j’ai à nouveau été arrêtée à temps plein… Le terme « rechute » a été employé. Je ne suis pas d’accord, ce n’était pas une rechute, c’était la suite logique de la convalescence et la reprise a été trop anticipée.

Il faut expliquer aussi que j’ai un travail assez fatiguant: je cours toute la journée après le temps et comme c’est de l’informatique, les yeux fixés sur l’écran durant des heures, ce n’est pas reposant. Beaucoup de stress aussi… bref, tout pour être fatiguée. Mais, je pense que tout type de travail est exténuant après une telle opération. Le rythme du travail de ce que j’en connais n’est pas aujourd’hui un moment où on se repose.

Dans le 2èmé roud a été une nouvelle reprise au début du 7ème mois après l’opération. Je suis repassée par la médecine du travail et là, en discutant avec le médecin, il a prescrit le télétravail.

(et vous verrez bientôt dans la partie Recherche Internet, j’ai trouvé quelques protocoles de convalescence suite à l’opération et il conseille… le télétravail…)

Malheureusement, le télétravail n’a pas pu être mis en place pour diverses raisons. Mais si vous lisez cela, franchement, dès le début de la reprise du travail, le télétravail peut rendre les choses vraiment plus faciles ! En plus, il y a de nouvelles lois en vigueur depuis le début de l’année si j’ai bien compris, favorisant sa mise en place, je vous laisse vous informer par rapport à cela, la recherche Google « loi télétravail » renvoit plein d’informations.

Donc j’ai repris le travail, mais comme j’avais plein de congés à solder… je les ai posés et durant 2 mois je n’ai pas fait une seule semaine de 5 jours. Mon record de jour travaillés consécutifs : 3.

Aujourd’hui, et depuis peu, c’est bon, les semaines de 5 jours ont l’air de bien se dérouler même si pas de chance en ce moment, dehors température ressentie est de -7°C. Du coup, les trajets pour aller au travail sont parfois exténuants… Mais un point positif : finis les problèmes de sommeil.  Je travaille, donc je dors.

Par contre, ce qui est toujours compliqué, ce sont les tâches de la vie courante car en rentrant: repos. Comme je peux à nouveau beaucoup lire, je ne m’ennuie pas. Mais aller faire les courses, faire du ménage à mon retour à la maison: impossible… Ce qui explique d’ailleurs pourquoi,9 mois après l’opération, je suis toujours aujourd’hui à 50% . C’est long à repartir! Et ce n’est pas fini car je vais augmenter vraiment progressivement la durée de temps de travail, pour ne pas retomber dans une période de fatigue chronique.

J’arrive à continuer ce blog  mais pas tous les jours, et je le fais en fin de journée quand je commence à être remise de ces 8 heures en dehors de la maison. Donc, jonglage permanent entre repos, détente et obligations. Ce n’est pas toujours facile. Et puis, lorsque je ne travaillais pas 5 jours par semaine, j’ai pris l’habitude de faire les démarches, d’aller voir le kiné, de faire les courses… la semaine. C’est tranquille, pas de stress. Aujourd’hui je rentre à nouveau dans le rythme métro/boulot/dodo et courses le week-end quand les magasins sont plein de monde…compliqué.

Juste avant de refaire une semaine de 5 jours, j’ai pris une semaine de vacances. Et ça m’a fait un bien fou, comme si je franchissais un pallier dans mon rétablissement.

Ce que je déduis de cela ? Plus l’activité reprise est stressante et fatigante, plus la convalescence sera longue. Mais comme pour beaucoup de choses, l’ambiguïté est là: j’aime mon travail et être actif cela permet de beaucoup moins penser à ses problèmes. Parfois, tout d’un coup, je me rends compte que les douleurs au crâne viennent de se réveiller mais comme j’étais en train de travailler, je ne m’en suis pas aperçue. Ce qui est vraiment bien pour le moral.

D’où ce que je dis déjà dans l’article sur la fatigue, ne pas se laisser envahir par le stress, prendre les choses avec détachement, et me dire que finalement même si le chemin est long, je reviens de loin et d’ici quelques temps, cette page sera tournée pour repartir vers de nouvelles aventures !

En plus, le printemps c’est pour bientôt. Mon intuition me dit que ça va aider la machine à repartir. Vous le lirez d’ici quelques mois dans le prochain article sur le travail.

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Travailler après l’opération d’un méningiome: un challenge finalement

Travailler après l’opération d’un méningiome: un challenge finalement

Cela fait de nombreux mois que je n’ai pas posté sur le site. Par manque de temps, moins le besoin de parler de cette convalescence que j’estime comme terminée. L’opération a eu lieu il y aura bientôt 3 ans et même s’il reste des séquelles, telles que fatigue, douleur cicatricielles, vertiges, je pense que cela peut-être aujourd’hui considéré comme « consolidé ».

Pourtant ce soir, j’ai eu envie de reprendre un peu l’écriture et parler de ce qui s’est finalement passé dans ma vie professionnelle, aussi pour donner quelques nouvelles car j’ai souvent des commentaires ou des contacts qui m’en demandent.

Dans le dernier article parlant du travail, Reprendre le travail, 2ème round, et que j’ai écrit il y a pile deux ans (c’est juste une coïncidence comme je les aime), j’étais dans une période difficile. Je m’accrochais. Transports éprouvants en hiver, longs, exténuants, une charge de travail difficile à gérer, beaucoup de stress…

Bon, pour remettre le contexte, la société pour laquelle je travaillais, une entreprise à caractère presque « familial » avait été rachetée depuis quelques mois par un grand groupe. La nouvelle direction travaillait d’une manière qui a fait qu’au final pas loin des 3/4 de mes collègues ont démissionné. Quand je me suis faite opérer, puis que j’ai repris le travail, j’ai été mise « au placard ». Ce qui est un peu normal car difficile de prendre des responsabilités comme j’avais auparavant vu le contexte. En fait, j’alternais les premiers mois mi-temps thérapeutiques et arrêts complets par fatigue. Cela aurait certainement pu être évité si le télétravail, tout à fait facile à mettre en place, avait été accepté. Et puis, lorsque je me suis sentie malgré tout un peu mieux, j’ai demandé à travailler un peu plus et là, après quelques altercations, on m’a renvoyée direct à la médecine du travail qui a restatué sur 50% de travail, pas plus. Bon, je ne parlerais pas du médecin, j’étais très en colère. Je voulais reprendre une activité plus normale et, comme je suis cadre depuis toujours, les heures on ne le compte pas. Mais ça a été jusqu’à interdiction totale de faire ne serait-ce que quelques minutes supplémentaires. Personne n’était dans ma tête, pour savoir que devoir faire une énorme charge en moins de 4h, c’est beaucoup plus fatiguant que de la répartir sereinement sur 5h et le lendemain, moins stressé, on est beaucoup plus productif .

Bref, j’ai fini par craquer, j’ai dû être arrêtée plusieurs mois et j’ai fait comme mes collègues, une rupture conventionnelle. Après l’opération, je me suis dit que la vie est trop belle pour rester dans ce type de contexte.

Aujourd’hui, depuis bientôt un an et demi, j’ai repris à la maison, une activité de microentrepreneur, toujours dans l’informatique, mon domaine de prédilection. Un challenge car ceux que je connais dans ce statut travaillent à 150% pour réussir. Moi, cela dépend des jours, de la fatigue, des autres démarches qu’il faut parfois faire… mais, j’ai de la chance, avec mon réseau de connaissance, j’ai pu vite trouver des contrats.

Cependant, il a fallu que je fasse aussi des démarches. Je parlais plus haut de la consolidation. Un jour, il faut bien se dire que la convalescence est terminée, que les séquelles resteront pour toujours. Donc, aujourd’hui, j’ai le statut de travailleur handicapé et bientôt, je devrais percevoir une pension d’invalidité catégorie 1, ce qui permettra de compenser cette perte de salaire. Pas si facile de faire ces demandes. Accepter ces statuts, c’est accepter son handicap mais aujourd’hui, comme je le dis, c’est bon, j’ai imprimé … D’ailleurs, en écrivant cela, je me dis que, dans mon ancienne entreprise, même en télétravail, je n’aurais jamais pu reprendre une activité normale. Dans cette phase de convalescence, je pensais vraiment qu’un jour tout redeviendrait comme avant, j’avais tord. Mais, on ne peut pas vraiment anticiper sur comment notre corps encaissera à terme cette intervention qui n’a rien d’anodin.

Le bon coté des choses, je travaille à la maison, à mon rythme, je m’accorde mes congés et personne au dessus pour générer du stress … quoique je suis très douée pour me mettre moi-même la pression.

Voilà, un petit bilan. Quand j’ai écrit il y a deux ans ce long témoignage , je ne pensais pas que cela m’amènerait où je suis aujourd’hui. L’opération d’un méningiome, cela peut finalement vraiment bouleverser une vie comme l’évoquent les témoignages que l’on peut lire sur ce site ou sur des groupes facebook comme celui de l’association Amavea. Cela dépend de chacun d’ailleurs et j’ai lu aussi des récits de personnes qui se sont très bien remises. De mon coté, je reste optimiste. La vie n’est pas tous les jours facile mais je suis toujours là et j’en profite dès que possible !

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Première partie: ma conclusion

Je mets dans ce titre « Ma » car c’est une vision des choses très personnelle.  Elle vient de ma vision de la vie et qui d’ailleurs est renforcée suite à ce grave problème de santé.

La vie est difficile, compliquée. Nous faisons face à des problèmes personnels, familiaux, de nos amis difficiles, de notre société aussi, à la suite de l’évolution de notre planète par rapport aux changements climatiques, à la vie en société, aux problèmes actuels d’extrémisme et de terrorisme.

Cependant, la vie est belle, elle est courte et il faut en profiter!

Ce problème de santé que j’ai eu, je l’ai pris à bras le corps. J’ai tout de suite décidé que je me battrai pour que ma vie redevienne normale et heureuse.

Il me reste du chemin à faire, ce sera long. Mais cela permet de s’enrichir personnellement, d’apprendre à mieux se connaître et grâce à ce blog, j’espère, de partager cela avec d’autres personnes dans le même cas.

Et puis, l’humour, bien que je n’en ai pas fait beaucoup dans ma rédaction, ça aide.

Appliquer une méthode en se trompant ou la faisant, par exemple, trop lentement, ne pas oser faire quelque chose, se pousser et tout que se passe bien,  et se dire  » A franchement, je suis vraiment trop bête »  mais tout en souriant de soi-même, dire des blagues à ses amis (franchement, j’ai eu des échanges avec mes amis vraiment drôles et dont nous nous rappellerons pendant très longtemps pour certains),  c’est vraiment bien.

Je tiens à remercier aussi toutes les personnes de ma famille, de mes amis, de mes médecins qui m’ont aidée et qui continuent à le faire. Je sais que pour certains d’entre eux, ça a été aussi des moments difficiles.

Courage à tous ceux qui me liront et à bientôt pour une nouvelle version de cet article.

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Un bilan sur les effets positifs après l’opération

Après bientôt dix mois de convalescence, je pense que les effets positifs suite à l’opération commencent vraiment à se faire sentir. Comme m’a dit mon médecin traitant: « Si on vous a opérée, ce n’est pas pour rien ». Il a vraiment raison.

Voici donc ces premiers effets positifs, mais certains restent à confirmer. En effet, je suis toujours en mi-temps thérapeutique et seule la reprise à plein temps me confirmera qu’ils sont permanents.

  • Comme je souffrais d’exophtalmie, mon oeil est aujourd’hui bien à sa place. Bon, sous l’oeil, j’ai une poche qui perdure mais ce n’est pas grave. La vision binoculaire est bonne, fatigue encore mais ne plus avoir l’oeil qui « sort de la tête », franchement, c’est très agréable quand je me regarde dans un miroir;
  • Les migraines ont disparues. En effet, sans en savoir l’origine, depuis un bon moment avant l’opération, je souffrais de migraines, pas très violentes mais quasiment tous les jours. J’en ai pris du paracétamol le midi ou le soir! Bon, parfois, j’ai un peu mal à la tête mais c’est franchement rare. Et après 4h d’ordinateur au bureau: plus de maux de tête comme avant. Ca c’est positif et si cela perdure après 8h d’ordinateur… plus que bénéfique;
  • Je souffre toujours de douleurs au crâne et de fatigue. Mais, depuis peu, parfois, je ne suis pas fatiguée, mais alors pas du tout. Ca ne dure pas longtemps, grand maximum un ou deux heures, enfin je crois car c’est à postériori que je me dis « mais, j’étais pas fatiguée ». Avant l’opération, j’étais toujours fatiguée, tout le temps, toute la journée. Alors, est-ce juste un contraste entre la fatigue de la convalescence et des instants (précieux) où elle s’estompe . Est-ce vraiment la fatigue chronique qui va disparaître? Idem, il faut attendre que le temps continue a améliorer l’état général et la reprise de la vie active à plein temps pour que je sache.

D’un point de vue plus personnel, je me rends compte que depuis plusieurs années, j’étais dans la routine métro, boulot, télé, dodo et rattrapage des choses en retard pendant les vacances. L’opération et la convalescence ont cassé ce rythme et ça a été pour moi difficile mais positif. Le moment où on a beaucoup de temps au début, moins aujourd’hui mais encore pas mal est un moment des plus intéressant pour réfléchir. Sur soi, sur la vie, sur le sens de tout ce qui vient de nous arriver et arrive aux autres. Et cela est très positif. Ce blog en est un exemple, raconter cette convalescence aux autres, comme je l’ai déjà dit, cela me fait du bien, et me fait un immense plaisir si ça peut aider quelqu’un.

J’ai repris d’autres activitées que j’avais laissées de côté depuis longtemps. Une reprise calme et tranquille, pour ne pas fatiguer trop vite, mais j’en suis extrêmement contente.

Un exemple ? Et bien dans mon premier article sur la lecture, je disais ne pas pouvoir lire en début de convalescence à cause de la presbytie. Ensuite, j’ai eu des nouvelles lunettes et progressivement, j’ai pu me remettre à lire à fond et pas que des romans, des livres ou articles assez complexes. En y réfléchissant, si j’ai lu dix livres dans les deux dernières années, c’est un record alors que là, en quelques mois, j’en suis déjà à plus de dix. Bon, j’ai du temps et après une overdose de télévision en début de convalescence, je pense que je passe beaucoup de temps en dehors du travail à lire. Mais, la concentration est là…et même fatiguée, je peux me concentrer.  D’où d’ailleurs, mon gendarme intérieur qui n’est pas loin et qui me dit « tu travailles demain, arrête de lire »…

Donc l’opération, cela ne se résume pas uniquement à enlever la tumeur. C’est soigner les effets négatifs sur notre cerveau qui étaient liés à cette tumeur.

D’ici quelques mois, quand la convalescence sera terminée, j’arrêterai certainement d’écrire sur ce blog, et je partirai vers de nouvelles aventures. Me connaissant, je pense que la conclusion aura un goût de « La vie est belle, profitons-en ! »

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